Petits rappels anatomiques
des muscles, tendons et ligaments
Il faut comprendre que tendon et muscle ne font qu’un !
Le tendon est formé de fibres de collagène qui s’insinuent d’un côté dans l’os, formant un ancrage très puissant. De l’autre côté les ramifications du tendon vont s’insinuer entre les fibres musculaires et former ainsi le « squelette » du muscle.
Le tendon relie donc un muscle à un os tandis que le ligament, de structure équivalente relie deux os d’une même articulation.
Le principal défaut de cet extraordinaire montage est sa vascularisation. En effet, celle-ci est relativement faible et a tendance à s’appauvrir avec l’âge. Pourtant, cette vascularisation est le facteur le plus important pour une bonne régénération et une bonne cicatrisation des tissus. La plupart des traitements vont donc tenter d’améliorer cette vascularisation.
En fonction de la localisation (épaule, coude, poignet/main, hanche, genou, cheville/pied) et de la cause de la douleur, différents traitements vous sont proposés.
Les traitements proposés pour soigner muscles, tendons et articulations
Viscosupplémentation
Il s’agit d’injection d’acide hyaluronique (AH) dans une articulation souffrant d’arthrose.
L’AH est une molécule naturelle synthétisée par l’organisme notamment dans la peau et dans le liquide synovial des articulations. Il est donc remarquablement bien supporté en injection intra-articulaire.
C’est un gel visco-élastique qui va protéger les zones articulaires abîmées, ralentir la dégénérescence du cartilage sain et améliorer la mobilité articulaire.
Afin d’entretenir un résultat satisfaisant, il faut renouveler l’injection tous les 12 à 24 mois.
Les ultrasons
Il faut considérer les ultrasons (US) comme des ondes vibratoires, mécaniques. Les US vont créer un micro-massage et un échauffement qui va stimuler la microvascularisation, facteur indispensable à une bonne cicatrisation.
Les US n’ont aucune action sur l’os ou sur le cartilage.
Les US sont contre-indiqués sur le cartilage de croissance de l’enfant et de l’adolescent !
Nous les utilisons au cabinet en association avec d’autres traitements afin d’obtenir de meilleurs résultats (Cf plus loin).
La cryothérapie très basse température
Ne pas confondre avec le refroidissement obtenu avec des poches de glace ou avec les fameux « petits pois congelés »…
Ici, l’air pulsé sort à – 35°C et nous cherchons à obtenir un choc vaso-moteur et non pas une sédation de la douleur. D’ailleurs, ce choc vaso-moteur peut provoquer plutôt des douleurs heureusement modérée
Pour simplifier, lorsque vous allez dehors en hiver, sans gant, vous constatez que vos doigts se refroidissent et deviennent blancs voire bleus. Votre organisme tente de limiter la perte de chaleur de votre corps en resserrant les petits vaisseaux de vos doigts (vaso-constriction). Mais ces vaisseaux apportent aussi de l’oxygène à vos doigts et si la situation se prolonge, ceux-ci peuvent présenter des lésions (nécrose). Avant d’en arriver là, les vaisseaux se dilatent à nouveau (vasodilatation)-tant pis pour la perte de chaleur- et vos doigts deviennent rouges, chauds et douloureux. C’est le choc vasomoteur.
La cryothérapie va donc permettre d’apporter plus de sang aux tissus afin d’améliorer leur cicatrisation et leur régénération.
Ce traitement peut être utilisé seul mais nous préférons l’associer à d’autres traitements afin d’obtenir un effet thérapeutique décuplé (Cf plus loin).
L'électrothérapie
Nous utilisons comme pour le dos des courants antalgiques de type TENS ou de type Burst (voir chapitre dans « traitements des douleurs du dos »).
Mais d’autres types de courant sont intéressants pour les pathologies tendino-musculaires. On parle surtout de l’électro-myostimulation, ou de stimulation électrique du muscle, avec des courants impulsionnels, sinusoïdaux, modulés ou interférentiels.
Lorsqu’un muscle a été très peu sollicité comme le quadriceps au décours d’une rupture du ligament croisé antérieur ou le mollet (triceps sural) après une lombo-sciatique prolongée, il s’atrophie progressivement.
L’électro-myostimulation a ici tout son intérêt. Il ne s’agit plus de court-circuiter la fibre nerveuse afin de bloquer la transmission de la douleur mais d’imiter les influx nerveux venant du cerveau qui ordonnent au muscle de se contracter. Des électrodes placées sur la peau au regard du muscle ou du groupe musculaire concerné, vont créer ces impulsions électriques particulières afin de déclencher la contraction du muscle.
Les ionisations
C’est une technique très ancienne utilisée dès le début du vingtième siècle. Le terme de « diélectrolyse médicamenteuse » est plus adapté (mais plus compliqué). On parle parfois aussi de ionophorèse.
On utilise le principe de l’électrolyse. Cela doit rappeler des mauvais souvenir à certains… En résumé, en médecine, on va faire traverser la barrière de la peau à des médicaments chargés électriquement grâce à un courant électrique établi entre deux éponges. Une éponge sera simplement imbibée d’eau et la deuxième avec le produit médicamenteux, un anti-inflammatoire la plupart du temps.
Les éponges sont placées de part et d’autre de la zone douloureuse. Celle imbibée de la substance médicamenteuse sera très précisément au contact de la zone à traiter.
Il n’y a aucune contre-indication et c’est indolore. Étonnamment, cette technique est de plus en plus délaissée car on lui reproche de créer parfois des brûlures. Il n’y a que deux raisons pour en arriver là : le protocole est inadapté, c’est donc le thérapeute qui est incompétent, ou le matériel est mal entretenu (les éponges et/ou les électrodes ne sont pas nettoyées soigneusement ou ne sont pas changées régulièrement). Pour ma part, hormis quelques cas d’allergie à la substance médicamenteuse (comme pour tout traitement), je n’ai jamais eu de complication avec cette technique.
Les ondes de choc radiales
Le principe thérapeutique est relativement simple : nous allons appliquer des ondes mécaniques suffisamment agressives pour créer des micro-lésions dans les tendons, muscles ou ligaments afin de stimuler l’organisme pour qu’il mette en œuvre les processus de régénérations tissulaires dont il dispose. On doit par contre éviter de trop agresser la structure à traiter avec le risque de la fragiliser (macrolésion) et d’aboutir à sa rupture.
Il faut donc avant tout traitement avoir une idée précise de l’atteinte du tendon ou du ligament grâce à un bilan comprenant au minimum des radiographies et une échographie. En effet, un protocole d’ondes de choc radiales appliqué sur un tendon fissuré peut aboutir à sa rupture !
Le laser
Le mot LASER est l’acronyme de l’anglais Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation (« amplification de la lumière par émission stimulée de radiations »). Autrement dit : le LASER est de la lumière mais traitée de façon à utiliser certaines longueurs d’ondes.
Il existe de nombreux types de LASER en médecine. Certains coupent comme les lasers chirurgicaux, d’autres brûlent des tissus cancéreux comme en dermatologie. En médecine orthopédique nous utilisons les LASERS pour leurs propriétés de biostimulation.
En d’autres termes certaines longueurs d’ondes de la lumière stimulent la régénération tissulaire, la cicatrisation.
Les injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes)
Voltaire disait « l’art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit ». Je vous laisse juge pour la médecine mais je suis entièrement d’accord avec la deuxième partie de cette phrase : le meilleur médecin (et de loin) c’est vous ! Votre organisme possède en effet des moyens très puissants pour cicatriser. Parmi eux, les facteurs de croissance jouent un rôle très important. Lorsque survient une lésion dans votre corps, les plaquettes se concentrent sur la zone lésée et libèrent des facteurs de croissances pour permettre sa cicatrisation.
Le médecin essaie de reproduire ce mécanisme naturel afin de relancer les processus de régénération d’une articulation arthrosique ou d’un tendon fissuré.
Le procédé est finalement très simple. Il s’agit d’un prélèvement de 15 ml de sang qui est centrifugé afin de récupérer le Plasma Riche en Plaquette (PRP). Le PRP est ensuite injecté dans l’articulation ou dans le tendon sous échographie la plupart du temps.
Tout cela se fait en un temps, en une seule séance. Il s’agit de vos propres constituants, rien n’est ajouté. La tolérance est donc parfaite Il n’y a pas de manipulation du sang et du PRP. Ce dernier ne sort de la seringue que lorsqu’il est injecté dans votre articulation ou votre tendon. Le risque infectieux, même s’il existe toujours, est infime.
Il n’y a donc pas d’effet indésirable à craindre après injection, parfois une douleur brève comme on peut le voir dans toute injection intra-articulaire ou intra-tendineuse.
Mêmes remarques que pour l’acide hyaluronique :
- Ne pas injecter dans un même temps de la cortisone et du PRP. La cortisone dénature et neutralise le PRP.
- Il existe une action synergique entre acide hyaluronique et PRP et il est intéressant d’associer les deux en cas d’arthrose articulaire.
La mésothérapie
Le principe de la mésothérapie est d’injecter de faibles quantités de médicaments dans la peau (derme) ou sous la peau (hypoderme).
« Méso » est un préfixe qui vient du grec et veut dire « situé au milieu ». C’est en effet une médecine alternative (et non pas parallèle) située entre l’allopathie et l’homéopathie.
Il ne s’agit pas d’une injection intra-veineuse ni même intra-musculaire. Il ne faut surtout pas confondre avec les infiltrations. On n’injecte jamais de dérivés cortisonés en mésothérapie.
C’est une technique de choix non-agressive et sans effet indésirable quand on veut traiter un terrain douloureux chronique notamment chez des patients fragiles ou âgés (arthrose diffuse, fracture/tassement vertébrale). C’est aussi une excellente alternative pour le traitement des tendinopathies et des souffrances ligamentaires notamment chez le sportif car on peut poursuivre une activité physique raisonnable durant le traitement.